La commune est caractérisée par un fort développement d’activités économiques, dont le commerce et l’artisanat en particulier. Ces activités se déroulant généralement à la devanture des maisons, le long des ruelles, sur les trottoirs et la chaussée, tous les déchets d’activités, les emballages, les épaves de véhicules, les effluents liquides sont tout simplement déposés ou jetés en pleine rue, au vu et au su de tous les habitants du quartier.

L’état des lieux réalisé a fait ressortir les problèmes suivants, relatifs à la gestion des déchets et des ordures ménagères :

- accumulation des tas d’ordures ménagères sur les trottoirs ;

- stationnement sauvage et généralisé des véhicules avec un encombrement des rues ;

- épaves de véhicules déposées le long des trottoirs ;

- lots de véhicules en réparation à la devanture des ateliers de mécaniciens et tôliers, immobilisés sur la chaussée ou sur les trottoirs, empêchant une mobilité normale des piétons et des automobilistes ;

- tas de gravats, de sable et de déchets des constructions immobilières stockés en pleine rue, empêchant souvent toute circulation ;

- tas de ferraille et d’objets divers sur les trottoirs, à la devanture des ateliers de tôliers, menuisiers métalliques, menuisiers bois, tapissiers-garnisseurs, tailleurs, coiffeurs, etc.

Comparée aux autres quartiers résidentiels qui l’entourent, on peut considérer que la commune de Grand Dakar est rendue sale par ses habitants et par ceux qui n’y habitent pas, mais qui viennent y travailler quotidiennement, dans des structures en majorité informelles qui ne participent pas pleinement au développement de la cité.

Cette situation est le résultat de décennies de pratiques considérées comme « normales » et ne gênant plus personne.

D’aucuns pensent qu’il n’est pas possible de trouver une solution, que c’est un mal chronique qui est devenu une réalité des quartiers, une « donnée culturelle » qui est un produit de la symbiose habitat-activités économiques : un « mal nécessaire » !

Alors qu’en analysant sérieusement cette situation, on peut identifier les vraies causes, pour lesquelles des solutions appropriées peuvent être proposées.

Le constat rappelé est que les rues de Grand Dakar sont saturées de saletés, d’ordures, de gravats et d’épaves, du fait de la population qui y vit ou qui y travaille : ce sont les premiers responsables de cette situation déplorable.

D’autres acteurs ont leur part de responsabilité, car, chargés de la gestion officielle du territoire communal et de son cadre de vie ; il s’agit de :

- la commune pour le désensablement et le désencombrement ;

- l’Etat pour la collecte des ordures ménagères ; l’UCG utilise une benne- ramasseuse qui effectue une tournée quotidienne de ramassage des ordures, mais elle n’arrive pas à tout ramasser !

La question est de savoir si aujourd’hui, cette stratégie et les moyens déployés par la commune, la Ville et l’Etat, sont en mesure de régler le problème. La réponse est non !

Non seulement ce n’est pas une solution efficace, mais elle fait partie des facteurs qui ont créé ou favorisé l’intensité du mal.

Le mal doit se soigner à la racine : au lieu de chercher à traiter uniquement les effets (collecter et transférer des déchets), il faut aussi lutter contre les causes du mal, ses origines : le laisser-aller, l’incivisme et le fait que les populations ne sont pas inquiétées à salir la devanture des maisons, les trottoirs et la chaussée.