I.            Etat des lieux

L’élevage est un secteur qui se développe à Grand Dakar, malgré qu’on soit dans une commune urbaine. En effet, la population qui s’adonne à l’élevage y est relativement importante. L’élevage est considéré comme un moyen sûr de thésaurisation par les populations. Elle participe à la création de revenus et à la réduction de la vulnérabilité des ménages.

Dans la commune de Grand Dakar, le cheptel est essentiellement composé de volailles (aviculture) et d’ovins (embouche).

L’aviculture 

Elle est le mode d’élevage le plus  couramment exploité dans la commune de Grand Dakar avec principalement comme acteurs les jeunes. C’est un élevage tout à fait particulier qui se fait dans les maisons et plus particulièrement sur les toitures des maisons. A l’approche des fêtes religieuses (Noël, Tamxariit, Pâques, Korité, Magal, Gamou) et des cérémonies familiales, les jeunes élèvent des poulets de chair pour satisfaire la très forte demande en poulets et en œufs.

D’autres espèces importées sont aussi élevées par les jeunes : pigeons,  oies, canards, cailles,  races de coqs et de poules exotiques (Brahman, Orpington, etc.).

L’élevage de case ou l’embouche :

Ce type d’élevage intensif (embouche) est fortement prisé par la population. En effet, il est plus adapté au contexte local caractérisé par une urbanisation avec l’inexistence d’aire de parcours ou de pâture. Il concerne les petits ruminants (moutons et chèvres), et est  pratiqué dans les cours des maisons ou dans des enclos aménagés aux devantures des concessions et sur la voie publique.

Les moutons, généralement de races à haut rendement en production de viande, sont parqués dans des enclos et nourris avec des aliments de bétail industriels ; ils sont essentiellement constitués de races Ladoum, Aswatt, Balibali et Toulaber.

Avec la forte demande de moutons pendant la fête de Tabaski, on assiste à un important développement de cette activité et on évalue à plus de 60% les familles qui pratiquent l’élevage de moutons. Pendant cette période, le Boulevard Dial Diop est parsemé de points de ventes de moutons (il devient un foirail !).

   II.            Analyse (contraintes)

Bien que pourvoyeuse de revenus pour les jeunes éleveurs, l’aviculture telle que pratiquée à Grand Dakar, pose beaucoup de problèmes :

-       Le secteur génère trop de nuisances au plan sanitaire et environnemental dans le voisinage, avec le rejet des déchets issus des poulaillers aux différents coins de rue, car les services préposés au ramassage des ordures ménagères ne prennent pas ce genre d’ordure.

-       L’insuffisance de formation des jeunes éleveurs qui enregistrent souvent des taux de mortalité importants (causes : mode d’exploitation, hygiène, santé animale, type d’aliments adaptés, espèces non résistantes au climat local et au stress, etc.).

L’élevage de moutons pose cependant beaucoup de problèmes aux populations :

-       les déchets jonchent les rues ;

-       les enclos sont implantés sur la voie publique ;

-       la cohabitation entre les animaux et les humains est parfois sources de conflits.

Quant aux exploitants, ils sont confrontés à des difficultés pour le développement de leurs activités :

-       le coût élevé des intrants ;

-       le manque de formation des jeunes éleveurs ;

-       les difficultés d’accès au crédit ;

-       la fréquence des épizooties (maladies des animaux) ;

-       l’insuffisance d’encadrement.